Ce mois-ci, on a choisi de vous parler de deux livres en format bande dessinée. Idéal pour les parents qui n’ont pas toujours le temps (ou l’énergie) de se plonger dans des ouvrages trop volumineux. Avec bienveillance et surtout humour, Marie Papillon et Fanny Vella nous montrent comment changer d’angle et ouvrir le dialogue avec nos enfants.
D’un côté, on a Marinette : 20 histoires sur la vie, un livre de Marie Papillon dessiné par Blanche Sabbah. Ce livre publié aux éditions Les Insolentes se veut avant tout un moment de partage, de transmission, et d’ouverture au dialogue pour porter un regard sensible, enfantin et innocent sur diverses situations de la vie.
De l’autre, on a la nouvelle édition de Et si on changeait d’angle ? de Fanny Vella. Parmi les nouveautés, on peut citer : 12 scènes inédites, 4 encarts d’expertes, 9 témoignages et 2 ex-libris inédits à détacher. Le tout ponctué d’ironie évidemment, pour mieux comprendre les situations que vivent nos enfants en les transposant simplement dans le monde des adultes.
Prêt à explorer une nouvelle approche dans votre communication parent-enfant ? On vous embarque avec nous dans ces deux lectures remplies d’humanité, de poésie (et parfois d’absurdités…) ! 😉
Aborder la différence
L’une des histoires sur la vie que nous partage Marie Papillon s’intitule « le racisme ordinaire ». Comme Marinette, vous vous demandez peut-être « C’est quoi le racisme ordinaire ? ». A priori, c’est une attitude culturelle qui peut sembler banale pour son auteur(e) mais qui peut en fait être très blessante pour la personne à qui elle s’adresse.
Aussi présent en sous-thème dans la BD de 20 pages « Mais où va-t-on ? » dans « Et si on changeait d’angle ? », on y voit Lin traînée chez ses beaux-parents par son compagnon, sans même qu’elle sache où ils vont. Elle subit alors un tas de réflexions sur le français qu’elle ne parle pas encore parfaitement, jusqu’aux baguettes dont elle a peut-être besoin pour manger.
L’avant-propos est toutefois clair : ici, le but n’est pas de parler du ressenti des personnes « asiatiquetées » à leur place, mais plutôt d’étendre le changement d’angle à une journée entière et de remettre en question les comportements culturels et les habitudes éducatives qui peuvent avoir un sentiment écrasant et oppressant sur l’enfant.
Le récit dénonce notamment les réflexions que les enfants peuvent subir par rapport à la façon dont ils mangent. Lin qui se voit d’abord proposer des petits gâteaux, entend ensuite sa belle-mère dire à son compagnon « Max, dis-lui de ne pas se gaver de gâteaux apéritifs, j’ai cuisiné une tonne de choses pour le repas. » Et lui d’ajouter : « Arrête de t’empiffrer ma chérie. »
Parler du (cyber) harcèlement et du smartphone
Les deux ouvrages traitent aussi du harcèlement, chacun à leur façon. Dans « Et si on changeait d’angle », on voit Bruno et son patron qui lui dit sans aucune empathie « J’entends bien que vous vivez mal le fait que vos collègues vous bousculent devant la machine à café tous les matins. Mais bon, ce sont des « jeux d’adultes », c’est pas bien méchant ! »
Quant à Marinette, sa maman lui explique qu’elle ne peut pas encore avoir de téléphone parce que « le problème, c’est pas le téléphone, c’est internet, les réseaux sociaux. » Le fait de pouvoir parler à des gens sans savoir qui ils sont, des gens qui ne sont pas tous gentils. Ce à quoi Marinette répond « Toi, tu ramènes des inconnus sous notre toit et là, pas de problème ! »
Le rapport (malsain) qu’on peut avoir envers le téléphone est aussi illustré dans « Et si on changeait d’angle ? ». On y voit un jeune couple dans son salon. L’homme qui tient un gâteau au chocolat dit : « Regarde chérie, j’y ai passé tout l’après-midi, mais je suis trop content du résultat ! ». Sans même décrocher les yeux de l’écran, celle-ci rétorque « J’ai vu… bravo ! ».
Fanny Vella ne manque néanmoins pas de retourner la situation. Ainsi, dans une autre illustration, on peut voir un homme dans son bain répondre à son compagnon qu’il ne compte pas répondre à chaque fois que sa mère l’appelle au téléphone en déclarant « Mais attends, c’est elle-même qui m’a appris ça quand j’étais môme ! »
Un petit mot sur la maison d’édition Leduc Graphic
Si nous avons déjà eu le plaisir de vous parler des éditions Les Insolentes dans notre article « À la découverte de 8 visions singulières de l’amour », c’est l’occasion ici de vous dire un petit mot sur Leduc Graphic, dont la devise est « Des livres pour mieux vivre », autrement dit « pour changer le monde. Un pas après l’autre. Bulle après bulle. »
Créée en 2003, Leduc Graphic est une maison d’édition de romans graphiques et de bandes dessinées engagée qui se donne pour mission d’explorer des sujets de santé, de développement personnel et de société sur un ton à la fois militant, joyeux et bienveillant. Le parallèle avec l’univers de Fanny Vella n’en est que plus évident !
Aux éditions Leduc, Fanny Vella est d’ailleurs aussi l’auteure de On l’appelait Vermicelle, une BD sensible « sur les souffrances secrètes de l’enfance, le parcours lumineux d’une petite fille sauvée par son imagination. De sa naissance à son adolescence, elle tente d’échapper aux difficultés familiales qui la dépassent : absences, tabous, non-dits, violences et sexisme. »
Quoi qu’il en soit, la maison Leduc est animée par un objectif clair : « publier des livres qui sont vraiment lus jusqu’au bout, des livres que l’on garde sur sa table de nuit et qu’on recommande à d’autres lecteurs. » De quoi compléter la wishlist lecture des Marketing Mums et vous revenir avec un tas d’articles plus intéressants les uns que les autres !