Réforme du congé naissance en 2025 : entre espoir et réalité !

Congé naissance

En cette année 2024, le congé naissance fait déjà beaucoup parler de lui, car il est sur le point de subir une transformation majeure pour l'année à venir, en 2025. Dès l'année prochaine, les papas devront aussi prendre un congé de trois mois, tout comme les mamans. Et cerise 🍒 sur le gâteau, ce congé sera mieux payé ! Mais, malgré ces avancées prometteuses, plusieurs questions restent en suspens.

Alors, installez-vous confortablement, prenez une tasse de café et découvrons ensemble les espoirs et la réalité du congé naissance 2025 !

Changement du congé parental en congé de naissance : l’historique et les enjeux

Le nouveau congé de naissance en France a été introduit par le gouvernement en janvier 2024 pour une application en 2025, pour répondre à plusieurs enjeux sociaux et économiques majeurs : 

  • Lutter contre la dénatalité croissante dans le pays 📉. Les statistiques montrent une chute inquiétante du nombre de naissances, une tendance que le gouvernement souhaite inverser pour assurer le renouvellement des générations et la stabilité démographique.

  • Promouvoir l'égalité des sexes. Le congé parental actuel est majoritairement pris par les mères, ce qui les éloigne souvent du marché du travail pendant de longues périodes. En introduisant un congé de naissance mieux rémunéré et plus court, l'objectif est d'encourager les pères à prendre part aux soins du nouveau-né, réduisant ainsi - en théorie - les disparités professionnelles entre hommes et femmes. ⚖️

  • Améliorer la qualité de vie des familles et le bien-être des bébés (1000 premiers jours) en leur offrant une période de six mois après la naissance ou l'adoption pour se consacrer pleinement à leur enfant, tout en bénéficiant d'un soutien financier significatif. Il permet aussi de faire valoir le droit des pères à créer de véritables liens avec leurs nouveaux nés 👶 .

Il y a plusieurs différences notables à noter entre l'ancien et le nouveau congé. 

 

Durée et structure : 

  • Ancien congé parental : Le congé parental d'éducation permettait aux parents de cesser de travailler jusqu'aux trois ans de l'enfant, avec une durée plus longue mais souvent mal rémunérée.
  • Nouveau congé de naissance : Ce congé sera de six mois pour chaque parent, avec un total d’environ 9 mois possibles si les deux parents en bénéficient successivement.

Rémunération :

  • Ancien congé parental  : Il offrait une prestation fixe d’environ 400 euros par mois, ce qui était souvent insuffisant pour compenser la perte de revenu des parents.
  • Nouveau congé de naissance  : Ce congé sera mieux rémunéré, avec une indemnité journalière calculée sur la base d'un pourcentage du salaire antérieur, pouvant atteindre un maximum de 1 800 euros mensuels. Cette somme pourra être complétée par l'employeur pour couvrir jusqu'à 100% du salaire.

Objectif et impact :

  • Ancien congé parental  : Principalement utilisé par les mères, ce congé contribuait souvent à leur éloignement du marché du travail.
  • Nouveau congé de naissance  : Il est conçu pour favoriser une plus grande participation des pères et améliorer l'égalité des sexes en termes de responsabilités parentales et de carrière.

L’égalité des sexes : un pas en avant

Le congé naissance jouera un rôle important dans le combat de l'égalité hommes-femmes en encourageant les deux parents à prendre un congé pour s'occuper de leur enfant. Cette nouvelle réforme permettra aux pères de participer activement aux soins du nouveau-né et renforcera ainsi les liens familiaux et le droit des pères à nouer une relation privilégiée avec leur enfant.

Mais ce congé va bien au-delà de la sphère domestique. En favorisant une participation plus équilibrée des hommes dans les responsabilités parentales dès le début de la vie de l'enfant, cette mesure contribue à fissurer les structures profondément ancrées de la discrimination et des inégalités. 

Les femmes ne seront plus les seules à devoir choisir entre carrière et maternité 🤰, écartelées entre deux mondes. 

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Cette avancée pourrait avoir un impact significatif sur le long terme. En équilibrant les responsabilités familiales et professionnelles, ce congé naissance pourrait contribuer à atténuer les disparités salariales et à ouvrir de nouvelles voies professionnelles pour les femmes. L’équité devient alors non seulement une réalité quotidienne mais également un principe moteur de l'évolution sociale.

Une réforme intéressante et certainement nécessaire… Pourtant, certaines questions méritent d’être posées… 🤨

Les mères choisissent-elles de s’éloigner du travail ou le subissent-elles ?

Rester 3 ans (ou plus avec plusieurs enfants) en congé parental éloigne du monde du travail et rend plus difficile la réinsertion professionnelle, c’est un fait. 😅

Ce phénomène soulève une question importante : les mères choisissent-elles de s’éloigner du travail ou le subissent-elles ? Beaucoup de mères se retirent du marché du travail non par choix, mais en raison de plusieurs facteurs contraignants. 

  • Le manque de modes de garde accessibles et de qualité est un problème majeur. Trouver une place en crèche ou une assistante maternelle fiable peut être difficile et coûteux, poussant les mères à rester à la maison par défaut. Le droit au mode de garde serait une solution. 💎

  • Les discriminations liées à la maternité dans le monde professionnel jouent également un rôle crucial. De nombreuses femmes subissent des discriminations, telles que des obstacles à la promotion ou des baisses de salaire, simplement parce qu'elles sont mères ou en âge de le devenir. Cette "pénalité maternelle" est bien documentée et contribue à renforcer les inégalités de genre au travail. Les mères subissent souvent une baisse salariale importante. Cette pénalisation peut atteindre jusqu'à 20% dans certains cas, selon des études. 💸

  • Devenir parent dans un monde de plus en plus individualiste apporte son lot de défis, et la charge mentale en est un des aspects les plus marquants. La charge mentale, définie comme l’ensemble des préoccupations et des responsabilités invisibles liées à la gestion du foyer et des enfants, pèse souvent davantage sur les mères. Ces dernières se retrouvent à jongler entre leur carrière professionnelle et les attentes familiales, ce qui peut conduire à un éloignement du monde du travail, mais aussi des conflits de couple et familiaux : divorces, dépressions, burn-out… 🤯

Ces discriminations et inégalités professionnelles ont des conséquences graves. Elles peuvent non seulement affecter la santé mentale et le bien-être des mères, mais aussi limiter leur autonomie financière et leurs opportunités de carrière à long terme. 

Le nouveau congé naissance de 3 mois ou 6 mois est certes mieux rémunéré, mais laissera sur le carreau les parents (et en majorité les mères) n’ayant pas d’autres choix que de poursuivre la garde de leurs enfants après les 3 mois. Pour de nombreuses familles, faire garder son ou ses enfants coûte plus cher que le salaire de la mère, ainsi, les familles seront simplement privées des 400€ mensuel du congé parental. 

Ainsi, la réforme du congé de naissance en France doit être accompagnée de politiques visant à améliorer les infrastructures de garde d’enfants et à combattre les discriminations professionnelles 💪🏼. Sans cela, le risque est que les mères continuent de subir les mêmes pressions et de s’éloigner du marché du travail malgré les bonnes intentions des réformes​.

Il est crucial que les politiques publiques et les initiatives privées et associatives adressent ces problématiques de manière globale, en renforçant les droits des mères au travail, en améliorant les modes de garde, et en sensibilisant les employeurs à l'importance de l'égalité des genres 🤝.

Comment impliquer vraiment les pères ? 

Le nouveau congé de naissance, bien qu'ambitieux dans ses objectifs d'égalité, suscite plusieurs interrogations par rapport à l’implication réelle des pères. Parviendra-t-il réellement à rétablir l'équilibre entre les parents dans la répartition des responsabilités familiales et professionnelles ?

Bien que la prise du congé paternité en France ait augmenté depuis sa réforme en 2021, avec environ 80% des pères éligibles le prenant, son impact sur l'implication réelle des pères dans les tâches familiales est mitigé. 

Certains pères utilisent ce temps pour s'engager davantage, tandis que d'autres le voient comme une période de repos 🛋️. Les normes culturelles persistantes, les pressions professionnelles, et le manque de soutien des employeurs limitent souvent les effets positifs de ce congé. Ainsi, malgré des avancées, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour changer les mentalités et soutenir les pères dans leur rôle familial.

Historiquement, les politiques de congé parental ont principalement été utilisées par les femmes, avec seulement 1% des pères prenant le congé parental aujourd’hui.

Le temps ne fait rien à l’affaire… 🎶

Pourquoi ce déséquilibre persiste-t-il malgré les réformes successives ? 

Est-ce que ce nouveau congé de naissance changera vraiment la donne ou est-ce une nouvelle mesure qui continuera à reposer majoritairement sur les mères ? 

Quand il s’agit d’égalité hommes femmes, les politiques publiques ne peuvent pas tout faire ; malheureusement, des changements de mentalités profonds sont nécessaires, au niveau individuel et de chaque couple et chaque famille. 👨‍👩‍👧‍👧

L'implication des pères dans les tâches familiales et ménagères est plus avancée dans certains pays grâce à des politiques publiques proactives et des changements culturels soutenus. 

En voici quelques exemples : 

  • 🇸🇪 En Suède, chaque parent a droit à 90 jours de congé non transférables, avec 80% du salaire pendant 390 jours. 

  • 🇮🇸 En Islande, les parents bénéficient chacun de trois mois de congé, plus trois mois à partager, utilisables jusqu'aux 18 mois de l'enfant. 

  • 🇳🇴 En Norvège, dix semaines de congé sont réservées aux pères, soutenues par des campagnes de sensibilisation. 

  • 🇩🇪 En Allemagne, les parents peuvent partager 14 mois de congé parental, avec au moins deux mois pour chaque parent, et une indemnisation de 65% du salaire.

  • 🇨🇦 Au Canada, jusqu'à 40 semaines de congé parental sont partagées, dont cinq semaines réservées aux pères, avec une indemnisation de 55% à 70% du salaires.

Ces mesures, alliant incitations financières et culturelles, visent à encourager une plus grande implication des pères dans la vie familiale​

La réforme proposée ne semble pas adresser directement ces disparités structurelles. En l'absence de mesures concrètes pour encourager et faciliter la prise de congé par les pères, et pour protéger les carrières des mères, le risque est que ce nouveau dispositif ne fasse que perpétuer les inégalités existantes. 

 

Le nouveau congé naissance prévu pour 2025 représente donc une avancée en termes d'égalité hommes-femmes, de répartition des tâches au sein du foyer en encourageant les pères à prendre part aux soins du nouveau-né, cette réforme promet de renforcer les liens familiaux et de favoriser une réinsertion professionnelle plus fluide pour les jeunes parents. Mais, malgré ces bénéfices, des défis persistent, notamment en ce qui concerne la flexibilité du congé et les solutions de garde d'enfants qui peuvent ajouter une source de stress supplémentaire.